Le cas de l’orpaillage illégal en Guyane française jugé devant le Tribunal des droits de la Nature
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Le cas de l’orpaillage illégal en Guyane française jugé devant le Tribunal des droits de la Nature



Communiqué de presse - 22/02/2021


Face au scandale sanitaire et écologique des mines d’or illégales en Guyane française, l'audience pour carence fautive de la France se tiendra le samedi 27 février 2021, l’un des 5 procès fictifs du Tribunal européen des droits de la Nature en défense des écosystèmes aquatiques. Les associations Wild Legal, ONAG, Association des femmes victimes du mercure, Maiouri Nature Guyane, la compagnie des Guides de Guyane et le collectif Or de question se sont associés pour alerter sur la situation dramatique qui frappe de plein fouet la Guyane française, ses écosystèmes et sa population.


Les cinq procès fictifs du Tribunal européen des droits de la Nature pour la défense des écosystèmes aquatiques organisés par l’Alliance globale pour les droits de la nature (GARN) sont planifiés chaque dernier samedi du mois entre janvier et mai 2021. Ils ont pour vocation de sensibiliser l’opinion publique sur les problématiques de l’eau et du changement climatique. Il visent aussi à interpeller les décideurs publics sur l’insuffisance du droit actuel à intégrer les droits des écosystèmes aquatiques dans la législation.


La prochaine audience du Tribunal se tiendra le 27 février 2021. Elle portera sur les conséquences de l’orpaillage illégal en Amazonie française. En effet, ce fléau détruit la Guyane française depuis plus de 30 ans et a de graves conséquences sur les écosystèmes aquatiques, et en particulier sur le fleuve Maroni, fleuve frontière avec le Suriname.


En éventrant le sol et le lit des rivières à l'aide de lances à eau puissantes, les mineurs illégaux sont responsables de la destruction de plus de 1 330 km de cours d’eau. Le mercure utilisé pour traiter l'or est rejeté dans la nature et, par voie de conséquence, ce métal se retrouve tout au long de la chaîne alimentaire. Des centaines de tonnes de mercure ont ainsi été déversées dans la nature, en particulier dans la région du Haut-Maroni, en amont du fleuve. De plus, les eaux boueuses rejetées par l'activité aurifère rendent les rivières troubles, et portent gravement atteinte à la santé de ces écosystèmes aquatiques.


Malgré l’interdiction du mercure en Guyane française depuis 2006, et la protection dont fait l’objet le Parc national de Guyane, la situation ne cesse de se dégrader. 143 sites illégaux étaient décomptés au cœur du Parc amazonien en mars 2020. Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de sites clandestins a encore augmenté. Les orpailleurs attirés par le cours de l’or élevé en cette période de crise pandémique et économique, exercent une pression toujours plus forte sur le territoire, et rendent les conditions de vie très difficiles pour la population locale.


Du fait de leur carence fautive dans la protection des écosystèmes amazoniens du Haut-Maroni et de ses habitants humains et non-humains, l’Etat français et la région Guyane sont ainsi accusés devant ce tribunal fictif de ne pas avoir efficacement protégé les droits de la Nature et des peuples autochtones.


Témoins et experts se succéderont aussi à la barre. Les intervenants au procès sont : Marine Calmet, présidente de l’association Wild Legal, Alexis Tiouka, juriste expert en droit des peuples autochtones et Linia Opoya, Présidente de l’association des femmes victimes du mercure et habitante de Taluen, village amérindien du Haut Maroni.


La séance sera présidée par des juges internationalement reconnus pour leurs connaissances en matière de justice environnementale : Cormac Cullinan, avocat et écrivain (Wild Law: A Manifesto for Earth Justice), Lisa Mead avocate et fondatrice de la Earth Law Alliance, Valérie Cabanes, juriste internationale, membre de Stop Ecocide, Tom BK Goldtooth, Directeur du Indigenous Environmental Network et activiste pour les droits des peuples autochtones et les droits de la Nature.


Les parties au procès baseront leur argumentaire sur le droit français mais aussi sur la doctrine des droits de la Nature, afin d’inspirer une évolution positive de notre droit actuel, dont les contours ne répondent plus aux enjeux de notre siècle.

Les conclusions du jury seront notifiées aux instances compétentes, ministères et institutions publiques afin de faire entendre les revendications pour les droits de la nature et des peuples autochtones. Ces textes seront également mis à disposition des organisations locales de manière à leur apporter un soutien technique dans leurs potentiels recours contentieux.


L’audience se déroulera le 27 février 2021 en ligne à 17h et sera accessible à tous. La vidéo de la séance sera rediffusée par la suite.



Regardez l'événement en ligne:

Pour plus d'informations sur le cas de l’orpaillage illégal en Guyane française, le site du Tribunal des droits de la Nature et la page web de l’association Wild Legal.


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