Un désastre
humanitaire
.
Au cours des dernières décennies, l’orpaillage illégal s'est imposé au titre d'ultime fléau des peuples amérindiens de Guyane. Dans cette zone entre Guyane, Brésil et Suriname, environ 10 000 orpailleurs clandestins, appelés Garimpeiros, empoisonnent les fleuves et les populations qui en dépendent. Les Wayana vivant le long du fleuve Maroni sont parmi les plus touchés.
Outre les graves préjudices écologiques que ces activités illégales occasionnent, l’intoxication au mercure utilisé pour extraire l’or met en danger la santé des habitants. Les Wayana, qui dépendent de la pêche comme base de leur alimentation, sont quotidiennement exposés à ce polluant remontant la chaîne alimentaire. Ils sont également confrontés à la violence des orpailleurs illégaux, l’orpaillage illégal engendrant des problèmes de sécurité directement corrélés à l'augmentation du trafic d'armes et de drogues, à la prostitution et à la délinquance. Enfin, les Wayana se voient directement menacés par la pénurie alimentaire qui devient chaque jour plus critique, car les orpailleurs illégaux recourent massivement au braconnage et à la pêche illégale pour se nourrir dans la forêt.
Face à ces outrages aujourd'hui encore exercés sans entraves majeures, force est de constater que le droit national n’est aujourd'hui pas adapté pour garantir la protection des droits fondamentaux des populations autochtones vivant dans la forêt Guyanaise. Comme pour entériner cette carence, l’État français ne reconnaît pas l’existence de ces peuples autochtones sur ce territoire d’Outre mer et leur refuse un statut propre pour leur permettre de bénéficier de droits collectifs essentiels à la conservation de leur territoire et de leur mode de vie.
En effet, la France refuse toujours catégoriquement toute reconnaissance de peuples, groupes, de communautés ou de minorités auxquels seraient attachés des droits collectifs spécifiques, en raison du principe d’indivisibilité de la nation, inscrit à l’article 1er de la Constitution, estimant que cela pourrait porter atteinte à la communauté des citoyens formant de manière indivisible le peuple français. Aussi, l’État affirme avoir mis en place d’autres mesures de protection des « populations d’Outre-mer » pour garantir le respect de leurs droits spécifiques grâce à l’article 73 de la Constitution qui permet d’adapter les lois et règlements nationaux aux caractéristiques et contraintes particulières de Guyane. La France a notamment mis en place des réglementations foncières particulières pour délimiter des Zones de Droit d’Usage collectif (ZDUC) pour garantir aux villages amérindiens une zone d’habitation et de subsistance. Mais ces instruments ne sont pas adaptés pour protéger les droits fondamentaux des peuples amérindiens, garantir leur représentation dans les organes de représentation et de décision locaux et mettre en place des plans efficaces de lutte contre l’orpaillage illégal.

Photo : artisanat autochtone à Taluen, Haut Maroni

Photo : artisanat autochtone à Taluen, Haut Maroni
Chiffres-clés.
6
[PEUPLES AUTOCHTONES]
6, c'est le nombre de peuples premiers de la Guyane française.
Cela inclut les Kali'na, les Lokono (ou Arawak), les Palikur, les Teko (ou Émerillon), les Wayãpi, et les Wayana.
13k
[AMÉRINDIENS
DE GUYANE]
13.000, c'est le nombre estimé d'amérindiens vivant en Guyane française. Ils représentent environ 5 % de la population totale de ce département-région d'outre-mer (DROM).
2007
[DÉCLARATION SUR LES
DROITS AUTOCHTONES]
Le 13 septembre 2007 fut adoptée la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. La France a voté en faveur de ce texte, même si elle ne reconnait pas les droits des premières nations sur son territoire.
23
[PAYS
À RATTRAPER]
23, c'est le nombre de pays qui ont ratifié la Convention n°169 de l'Organisation Internationale du Travail. La France n'en fait actuellement pas partie.
LIBERTÉ,
ÉGALITÉ,
FRATERNITÉ,
RECONAISSANCE ?
DROIT À LA PRÉSERVATION
DES TERRES AUTOCHTONES
Aux termes de l'article 29 de la Déclaration des Nations unies sur les Droits des Peuples Autochtones, le peuples autochtones « ont droit à la préservation et à la protection de leur environnement et de la capacité de production de leurs terres ou territoires et ressources. ». Il en découle une règle internationale fondamentale de protection des territoires autochtones, qui doit ici être appliquée.
DROIT À LA RECONNAISSANCE
DU STATUT AUTOCHTONE
Aux termes de la Convention n°169 de l'Organisation Internationale du Travail signée mais non ratifiée par la France, la incombe aux gouvernements « de développer une action coordonnée et systématique en vue de protéger les droits de ces peuples et de garantir le respect de leur intégrité ». Il en découle une règle internationale fondamentale de protection du statut autochtone, qui doit ici être appliquée.
DROITS
DE L'HOMME
ET LIBERTÉS FONDAMENTALES
Ces droits sont cités dans un vaste nombre de textes nationaux, européens et internationaux tels que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le Pacte international sur les droits civils et politiques, Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, Convention européenne des Droits de l'Homme.
Notre demande.
" PROTECTION IMMÉDIATE
DES DROITS FONDAMENTAUX À LA VIE, À LA SANTÉ
ET À UN ENVIRONNEMENT SAIN DES PEUPLES AUTOCHTONES DE GUYANE "
Nos propositions.
En savoir plus.
Nous publierons bientôt ici une fiche détaillée du sujet sous format PDF.
